Pêcher le sandre aux leurres : comment débuter #1

En lac, le sandre change de poste selon la lumière et le moment de la journée. Au lever du jour, il reste souvent sur des secteurs moins profonds. Les plages et les pentes douces offrent alors d’excellents postes. Ces zones accueillent des poissons actifs qui montent s’alimenter. Ensuite, lorsque la lumière progresse, les sandres gagnent des secteurs plus profonds. Les zones rocheuses sont particulièrement intéressantes, car elles offrent des caches et des zones d’ombre. Pour trouver ces structures, il est utile d’observer la topographie du bord. Une pointe visible continue presque toujours sous l’eau. Il suffit ensuite de pêcher ses flancs, son axe ou ses renfoncements. Ensuite, les pontons, bateaux amarrés, corps morts et toute autre structure sont à exploiter. Car, qui dit abri, dit cache, dit nourriture, dit prédateurs!

En rivière, le sandre affectionne particulièrement les zones où courant et relief proposent à la fois confort et opportunités alimentaires. Les amortis derrière les obstacles forment des postes majeurs, surtout en hiver ou quand le courant se renforce. Les poissons y trouvent un abri et bien souvent de quoi s’alimenter. Les fosses constituent aussi des secteurs clés. En effet, elles abritent régulièrement des sandres en phase de repos. D’autres postes clés sont les entrées de darses, là où un affluent rejoint le cours d’eau principal. Ces sont des postes que les sandres affectionnent particulièrement. Et pour cause, leur garde-manger ne se trouvant jamais loin, ils sont souvent enclins à s’offrir un petit encas! Les postes sont bien souvent plus visibles qu’en lac, mais leur pêche peut se révéler plus complexe à cause du courant. Pour cela il faudra adapter son matériel comme on le verra à travers cette série d’articles.

Les périodes les plus compliquées : au printemps, la pêche du sandre reste souvent délicate. Selon les régions, le mâle garde encore son nid et protège les œufs. Sa robe fonce alors fortement, jusqu’à devenir presque noire chez certains poissons. Un sandre très sombre, dit charbonnier, doit être remis immédiatement à l’eau. En l’absence de réglementation adaptée, il est préférable d’attendre au moins la mi-juin. Il convient aussi d’éviter les zones peu profondes, jusqu’à trois ou quatre mètres selon la transparence. En été, lumière forte et chaleur déplacent encore les sandres vers l’ombre et des couches plus profondes. Il faut alors se concentrer sur les meilleures fenêtres, à l’aube et au crépuscule. Dans ces conditions, la pêche reste possible, mais moins régulière. Certaines fois, l’activité humaine joue en notre faveur et une zone de baignade qui trouble l’eau peut totalement changer la donne!

C’est toujours possible d’attraper du sandre en été

Les périodes les plus intéressantes: à l’automne, le sandre entre dans une phase d’alimentation plus intensive. Le poisson cherche alors à constituer des réserves solides avant l’hiver. Les bancs de fourrage se regroupent sur plateaux, pointes et cassures bien marquées. L’eau qui se teinte plus régulièrement et les coups d’eau sont des moments privilégiés. Tant qu’il fait doux, toutes les pêches actives aux leurres durs et souples sont à privilégier. Ensuite, avec l’hiver et la baisse des températures, le métabolisme du sandre ralentit nettement. Les poissons se concentrent dans les amortis, zones plus profondes, confluences calmes et entrées de darses. Dans ces secteurs, la réussite passe par des animations lentes, très proches du fond. Choisissez des grammages adaptés pour vous permettre un suivi précis du relief et un contrôle de bannière maîtrisée.

Un joli sandre pris en verticale en hiver

• Les shads pouvant nager lentement: ces leurres sont parfaits pour des récupérations à basse voir très basse vitesse. Ils pourront être utilisés avec des têtes plombées de faible grammage où ils resteront pêchants même en phase de descente. C’est également le modèle idéal quand les poissons veulent une action de nage planante. En résumé, c’est le leurre à utiliser quand les sandres ne sont pas très actifs.
• Les shads ayant besoin de vitesse pour nager: ces leurres à gomme plus tonic sont idéals pour couvrir du terrain, pêcher rapidement et les animations en traction. Ce sont ces modèles qui seront à privilégier quand les sandres seront en chasse.

Les grubs produisent une vibration subtile qui s’avère redoutable lorsque les sandres refusent les shads classiques. Leur queue en virgule se met en mouvement instantanément, même avec une plombée très faible. Cette souplesse permet à votre leurre de rester pêchant, même lors des phases de descente. C’est idéal pour les présentations très lentes quand les sandres ne mordent pas franchement. Un autre gros avantage lié à la souplesse du grub réside dans sa capacité à se replier à la touche. Lors de l’attaque, il se plie et rentre facilement dans la bouche du sandre, permettant un meilleur taux de réussite. C’est un des meilleurs leurres pour les zones calmes et pour pêcher à basse vitesse. Dès qu’il faut accélérer la nage ou pour les secteurs à fort courant, il faudra opter pour une autre forme.

Le slug, finesse ou pintail permet des présentations minimalistes, mais également ultras actifs en “darting”. Animé de manière lente et fine, son déplacement crée des signaux subtils que le sandre détecte sans difficulté. Ce type d’animation excelle surtout lorsque les poissons refusent les vibrations marquées. À l’inverse, une animation en darting est idéale pour les pêches actives quand il faut couvrir du terrain. Monté sur une tête pointue et profilée, chaque coup de scion fait partir le leurre à droite et à gauche. De plus, cette association hydrodynamique est parfaite quand il faut pêcher profond ou dans le courant. Le choix de la tête plombée joue donc un rôle majeur dans la nage du leurre. Cette capacité à rester discret tout en conservant un déplacement naturel en fait une arme essentielle. Il permet de séduire les sandres méfiants, notamment dans les secteurs surpêchés où les présentations plus volumineuses échouent.

Certains de ces leurres souples ressemblent carrément à des écrevisses, tandis que d’autres font plutôt penser à des extraterrestres ! Ces profilés de crustacés sont efficaces toute l’année, mais encore plus quand l’eau se réchauffe. En effet, cela correspond à leur période d’activité maximale. Certaines formes seront particulièrement intéressantes pour pêcher le sandre : les formes d’écrevisse réalistes et les formes à « flapper ».

• Les écrevisses réalistes: dotées pour certaines de pinces flottantes, c’est la forme parfaite pour les présentations lentes sur le fond. Dès que le leurre se pose au fond, les pinces se soulèvent exactement comme une écrevisse fait pour se défendre!
• Les créatures à flapper: ressemblant moins à une écrevisse, à la récupération, les pinces flappent et produisent de grosses vibrations. Idéales pour les pêches en Carolina ou en trailer derrière un jig.

Traquer le sandre au crankbait, reste une option sûre, surtout lorsqu’il faut couvrir du terrain pour les trouver. Sélectionnez un modèle nageant juste au-dessus du fond, puis effectuez de longs lancers et une récupération régulière. Testez également le “bottom tapping” afin de soulever le substrat, créer des écarts, parfois cela fait une réelle différence. Un crank silencieux excelle sur les poissons méfiants ou très sollicités. En revanche, un crank bruiteur devient précieux en eau teintée, par vent fort ou lorsque les sandres sont dispersés. Les billes internes augmentent le rayon d’appel sonore et aident les poissons à localiser la proie. Un modèle avec un système de transfert de masse sera indispensable pour lancer loin. À l’inverse, un longbill minnow se travaille davantage en traction, twitching et longues pauses. Ce dernier convient parfaitement aux sandres suspendus ou postés sur les cassures profondes. Pour aller plus loin, voici un article dédié au B-Switcher